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Chroniques du Critérium

juin 27, 2019

2018-2019, le rideau est tombé ...


Catégorie : Chronique
Posté par : jelhaik

C'est le rendez-vous traditionnel de clôture de la saison en Île-de-France : jeudi, la Ligue a fêté le squash au Stade Français. Morceaux choisis.

Article et photos de Jérôme Elhaïk

Un rendez-vous annuel. On le répète année après année, le critérium est une véritable institution dans le squash Francilien. En 2018-2019, ce sont 157 équipes qui se sont affrontées d'octobre à juin sur les parquets de la région, soit plus de 1500 rencontres. La Fête du Squash sert traditionnellement de rendez-vous de clôture de la saison, et la Ligue Île-de-France avait convié une petite centaine de ses membres au Stade Français jeudi soir. Comme d'habitude au menu, du squash (avec notamment la rencontre des champions entre le PUC et une alliance Saint-Cloud/Vincennes), la remise des prix et le buffet autour duquel les invités ont pu refaire le match ...

La rencontre des champions, c'est de la bonne humeur avant tout ...

À la découverte du Squash 57. En ouverture de la Fête du Squash, la Ligue avait mis en place une découverte du Squash 57. C'est ainsi que la Fédération internationale a renommé le racketball il y a trois ans, espérant faire la distinction avec la version américaine (très différente) et l'identifier comme une véritable discipline dérivée du squash. 57, c'est le diamètre de la balle (contre 40 au squash), qui avec la raquette plus courte contribue à produire un jeu plus lent et moins explosif. Philippe Signoret, présent jeudi soir au Stade Français, voit d'un très bon œil son éventuel développement dans l'hexagone. « Ça marche très fort chez nos voisins britanniques, » indique l'entraîneur de l'équipe de France féminine. « C'est l'un des leviers qu'ils ont utilisé pour tenter de faire face à la baisse du nombre de pratiquants. De nombreux joueurs pratiquent les deux disciplines, et il n'y pas de risque de perdre des licenciés puisque elles font partie de la même Fédération. On peut faire la comparaison avec le Padel qui est géré par la FFT en France, je connais pas mal de gens qui ont effectué cette transition. » Signoret évoque les possibles vertus « éducatives » du Squash 57, qui pourrait ouvrir la discipline à « d'autres publics. C'est bien de proposer de nouvelles choses, ça contribue à donner une image de modernité et de recherche d'évolution. L'une des solutions serait que la Fédération choisisse quelques clubs pilotes, dans lesquels le Squash 57 serait mis en avant auprès des nouveaux adhérents. » Car ce sont sans doute les novices qui pourraient être intéressés : si Fred Casas, président de l'association Les Petites Frappes et joueur de squash expérimenté a eu une impression « bizarre au début, mais je pense que les joueurs techniques seront à l'aise, » le directeur technique national Bruce Neuffer - ancien karatéka de haut niveau - a trouvé le Squash 57 « plus abordable que le squash, la lecture des trajectoires est par exemple moins complexe. C'était notamment sympa de jouer en double, on peut se chambrer un peu (rires). » Le double, c'est d'ailleurs l'une des autres pistes évoquées par Philippe Signoret pour attirer de nouveaux adhérents. Affaire à suivre.

Ici en compagnie d'Hubert Krafft, le secrétaire général de la Ligue IDF Stéphane Lamanilève (à droite) a teste le Squash 57 jeudi soir

Nouveauté. La baisse du nombre de licenciés et le volume de jeunes insuffisant (surtout chez les filles) sont des problématiques dont les acteurs de la discipline sont pleinement conscients. Désireux de prendre le taureau par les cornes, la Ligue Île-de-France va mettre en place une nouvelle règle à compter du 1er septembre, que le duo François Prince (président) – Stéphane Lamanilève (secrétaire général) résume en 1 tournoi = 30 licences. « Pour organiser un tournoi, un club devra avoir au moins 30 licences, deux tournois 60 licences et ainsi de suite, » explique ce dernier. « Deux précisions : tout d'abord, pour le début de la prochaine saison, nous nous appuierons sur les chiffres au 30 juin 2019, et il y aura ensuite des réajustements. Enfin, une licence jeune comptera double. » L'avenir dira si cette mesure est suivie d'effets. En attendant, François Prince précise qu'une « réflexion concernant une extension possible de cette règle au nombre d'équipes engagées en critérium est en cours. »

Les Ulis sans Oxygène*. Ils étaient venus en force (plus d'une dizaine, joueurs et supporters compris), et ce sont incontestablement eux qui ont mis l'ambiance. Cela fait quelques semaines que l'équipe d'Oxygène avait assuré sa montée en D1, six ans après avoir quitté l'élite (pas sur le court, mais par choix suite au départ de tous ses meilleurs joueurs). Jeudi soir, les pensionnaires du club de Saint-Germain-en-Laye y ont ajouté un titre de champions de D2, « une première, » indique Antoine Baron, l'un des deux rescapés de la saison 2012-2013 en D1 avec Sylvain Richard. Opposés au Squash des Ulis, ils n'ont laissé aucune chance à leurs adversaires du jour, s'imposant 5 matches à 0 sous une chaleur étouffante. « On s'était fixés l'objectif de monter en début de saison, » raconte le capitaine Xavier Baudot. « On est donc très contents de vivre cette saison en D1, même si on est parfaitement conscients que le maintien sera mission impossible. » Même son de cloche chez le joueur des Ulis Vincent Le Bret, pour lequel son équipe est « trop forte pour la D2, mais pas assez pour la D1. » D'autant qu'en raison du passage à 10 équipes en 2020-2021, il y aura de nouveau trois descentes directes, et il sera donc très compliqué pour les deux promus de ne pas connaître le même sort que les Bouvets, le Cygne et Old School Saint-Cloud cette saison. Le numéro 1 d'Oxygène Benjamin Davant – que nous vous présentons ci-dessous - préfère néanmoins voir le verre à moitié plein, et « a hâte de se frotter aux meilleurs joueurs des équipes de D1 ! »

Belle soirée pour l'équipe d'Oxygène, qui a remporté un titre et mis l'ambiance au Stade Français

*Il faut rendre à César ce qui appartient à César, et je remercie donc Myrianne Regis d'avoir trouvé ce titre !

Benjamin va de l'avant. Ceux qui pratiquent le squash le savent : lorsqu'un joueur passe 2ème série seulement un an après ses débuts en compétition, il y a fort à parier qu'il possède des antécédents de sportif de haut niveau. C'est le cas de Benjamin Davant, ancien footballeur passé par les clubs professionnels de Niort et Orléans, que les blessures et la paternité ont amené vers le squash. « Je dois dire aussi que je ne me retrouvais plus dans la mentalité du foot, » indique celui qui occupe un poste de responsable commercial au sein de l'entreprise Eurofield, spécialisé notamment dans le gazon synthétique sportif. « Ça ne manque pas du tout, et aujourd'hui c'est mon fils de 5 ans qui a pris la suite (rires). Je jouais déjà un peu au squash auparavant mais après avoir arrêté le foot je m'y suis mis plus sérieusement. Après tant d'années dans un sport collectif, c'est plaisant de pratiquer une discipline individuelle, où je ne peux compter que sur moi-même et doit me surpasser, » affirme Davant, qui précise néanmoins « beaucoup apprécier les rencontres par équipes. » Après une saison aux Ulis, où il est passé de non classé à 3A et a remporté 3 tournois, il a intégré le club Oxygène en septembre 2018. C'est justement en battant ses anciens coéquipiers qu'ils sont devenus champions de D2 jeudi soir … Aux portes du top 200, Davant est conscient qu'il ne pourra plus se reposer que sur son physique pour continuer à grimper au classement. « C'est pour ça que je prends des cours avec Thierry Scianimanico, et que j'accepte de passer par une phase où je vais sans doute stagner, » confie-t-il. « Ce n'est pas facile de changer son geste quand on a pris de mauvaises habitudes (rires). Mais ce travail doit me permettre de prendre davantage confiance en ma technique. » Comme évoqué plus haut, Benjamin Davant a maintenant hâte de se mesurer aux meilleurs joueurs de Division 1, tout en étant conscient de la complexité de la tâche (NDLR : la quasi-totalité de ces joueurs sont des premières séries). « Je suis sûr que ça va me faire progresser, mais d'un autre côté je suis un compétiteur et je vais devoir gérer les défaites. » À 32 ans, l'ancien footballeur s'est donné 2 ou 3 ans pour atteindre le top 100. Rendez-vous est pris ...

Benjamin Davant, une valeur en hausse dans le squash francilien (Crédit photo : Squash Plessis-Trévise)

Barrages. La saison régulière du critérium s'était achevée début mai. Depuis, plusieurs équipes sont passées par l'épreuve des barrages - aussi bien pour accéder à l'échelon supérieur que pour éviter une relégation. Tour d'horizon express.

D1-D2 femmes

La lanterne rouge de D1 et le top 3 de D2 ont disputé un barrage, avec trois tickets pour l'élite. En alignant à chaque fois son duo de 1ère séries - Caroline Grangeon et Elisabeth Marty - le Stade Français a mis toutes les chances de son côté et remporte la poule. Elles sont accompagnées par Saint-Cloud et Oxygène, alors que FMB Squash reste en D2.

D1-D2 hommes

Dans le match entre les deuxièmes de D2, c'est le PUC 3 qui a battu Chaville, 3 matches à 2. Les Pucistes ont ensuite bousculé les Pyramides (8ème de D1), mais pas suffisamment pour rejoindre leur équipe 1 dans l'élite. Le club de Port-Marly s'est évidemment appuyé sur ses leaders Anthony Dowdeswell et Ferdinand Conty, mais aussi sur Johann Thorin qui a apporté le troisième point décisif. Avec 3 descentes directes, cette saison était périlleuse pour les "Pyra" mais ils l'ont bien négocié.

D2-D3 hommes

Situation inhabituelle, la rencontre entre les 9ème de D2 opposait les deux équipes de Montmartre. C'est l'équipe 1 qui s'impose 3-2, notamment grâce à la victoire en 5 jeux de Philippe Billet sur Emmanuel Michaux dans les match des n°1. Dans la rencontre décisive pour le maitien contre Sannois (qui avait remporté auparavant la poule des 2ème de D3), ils s'imposent encore 3-2, et c'est au tour du capitaine de Ralph Carlé de s'imposer en 5 jeux face à Laurent Dekeyne.

D3-D4 hommes

Dans la poule des avant-derniers de D3, trois équipes ont fini à 7 points mais le Plessis s'impose au match-average. Les trois autres équipes ont ensuite disputé un barrage de repêchage contre les 2ème de D4 (qui avaient eux aussi disputé une poule). Les résultats sont les suivants : Cygne 5 (D4) - Squash 95 2 (D3) 3-2, Oxygène 3 (D3) - PUC 5 (D4) 4-1 et Saint-Cloud 5 (D4) - Padel Horizon (D3) 4-1. C'est Verrières 2 qui a remporté la poule des champions de D3, alors que le Stade Français 4 est sorti vainqueur de celle de D4.

Interentreprises

MBDA Sport (2ème de D2) accède à la D1, grâce à sa victoire sur Coseg Renardières (9ème de D1), 2 matches à 1. Le club omnisport des électriciens et gaziers retourne en D2 après une saison dans l'élite, alors que ce sera une première pour l'équipe basée au Plessis-Robinson.

 

PALMARÈS EN IMAGES

Remise des prix par Bruce Neuffer (Directeur technique national de la Fédération Française de Squash)

 

D1 hommes : Altiplano Saint-Cloud 1

D1 femmes : Paris Université Club 1

D2 femmes : Altiplano St Cloud 2

D2 hommes : Oxygène 1

D3 hommes : Verrières 2

D4 hommes : Stade Français 4 

D1 Interentreprises : Safran So Squash

D2 Interentreprises : CCSC Squashpower 2

D3 Interentreprises : ASTC 3

Retrouvez toutes les photos de la Fête du Squash 2018 sur la page Facebook Squash News (cliquez sur l'image)

 

Rendez-vous en septembre !