Chroniques du Critérium

juil. 1, 2018

Une belle Fête du Squash au Jeu de Paume

Catégorie : Chronique

Posté par : jelhaik

C'est le rendez-vous traditionnel de clôture de la saison de squash en Île-de-France : jeudi, la Ligue et le club du Jeu de Paume ont accueilli la Fête du Squash 2018. Morceaux choisis, en texte et en images.

Article de Jérôme Elhaïk

Le contexte. Le critérium est une véritable institution dans le squash Francilien. Dans une vidéo récemment diffusée par la Fédération Française de Squash, l'entraîneur national Renan Lavigne racontait que l'une des choses qui lui avait donné le goût à la compétition, c'était de « régulièrement consulter les résultats du championnat de Paris, » affichés dans son club. Quelques chiffres : en 2017-2018, les 162 équipes (soit près de 1500 joueurs et joueuses) ont disputé 1700 rencontres de début octobre à mi-juin. Pour mettre un point final à cette saison, la Ligue Île-de-France avait convié une petite centaine de ses membres : après 2014 et 2015, la Fête du Squash était de retour dans le mythique club du Jeu de Paume. Qui avait comme d'habitude mis les petits plats dans les grands, avec un superbe buffet dont les invités ont pu profiter après la remise des prix.

Après l'effort, le réconfort ...

Honneur aux dames. Petite nouveauté cette année : outre la rencontre des champions et la finale de D2 hommes, un barrage promotion-relégation féminin avait été programmée. Promue cette saison en D1, l'équipe 2 du Jeu de Paume n'a pas pu profiter de l'avantage du terrain, et s'est logiquement inclinée contre les filles du Plessis. Deux après leur descente en D2, Anna-Carolina Vincenzoni et ses copines retrouvent l'élite. « Il y a deux ans, on s'était maintenues mais on avait décidé de repartir en D2 en raison de problèmes d'effectif, » précise celle qui est capitaine depuis 7 ans. « Remonter était l'objectif qu'on s'était fixés en début de saison, et il est atteint, » disaient-elles tout sourire après la rencontre. L'ambition n'empêche pas l'esprit d'équipe : les douze joueurs de l'effectif ont disputé au moins un match en 2017-2018, et bon nombre de celles qui ne jouaient pas jeudi dernier étaient derrière le court en civil pour encourager leurs camarades.

Les filles de Plessis (en orange) ont regagné leur place en D1 jeudi soir

Une belle brochette... S'il ne fallait retenir qu'une image de la soirée, on choisirait celle-là : sur les 14 membres de l'effectif de l'US Créteil, qui a remporté le critérium IDF pour la première fois, 11 étaient présents jeudi à la remise des prix. Signe d'un véritable esprit collectif, même si tous poursuivent des objectifs différents : joueurs et joueuses professionnelles (dont bien sûr Camille Serme, qui a également remis leurs trophées à tous les lauréats), entraîneurs et amateurs. Deux d'entre eux - Lionel Lains et Mounir Bouhadjeb - avaient commencé l'aventure avec Vaires en division 4, en 2009. Neuf ans, trois montées et une fusion plus tard, les voilà champions d'Île-de-France ! Beau clin d'œil …

La joyeuse bande de l'US Créteil, champions d'Île-de-France 2017-2018

Plus de peur que de mal. Comme il y a deux ans, les joueurs de l'Old School Squash Saint-Cloud ont été sacrés champions de D2, mais sans jouer : l'un des joueurs de leurs adversaires, le Cygne, avait été victime d'un accident de deux roues dans l'après-midi, et ses équipiers n'avaient pas – on le comprend – la tête au squash. Le pire a néanmoins été évité, et on souhaite à ce joueur – qui se reconnaîtra – de se rétablir et de retrouver les courts le plus vite possible.

Pour le plaisir. C'est l'un des rendez-vous traditionnels de la Fête du Squash : la rencontre des champion(ne)s, entre deux équipes mixtes (deux hommes et deux femmes parmi les équipes classées premières et deuxièmes en D1). D'un côté, une alliance US Créteil (hommes) et Chaville (femmes), de l'autre une coalition Saint-Cloud (H) et Vincennes (F). Frédéric Chabrol était le seul joueur présent pour les Clodoaldiens : malgré deux défaites, il a bien rentabilisé sa soirée, avec deux gros matches face à Sohail Khan et Anna Serme. Sous les yeux de son mari Lucas (le joueur de l'équipe de France a d'ailleurs officié à l'arbitrage), la joueuse Tchèque était venue prendre du rythme avant son entrée en lice au tournoi des Pyramides lundi. Logique respectée dans les matches féminins, avec un succès de chaque chaque côté : Maud Bailly (Vincennes) face à Valérie Neoschil, et Carine Champagne (Chaville) contre Fanny de Maublanc.

La rencontre des champions a donné lieu à de très beaux matches

Sois belle et tais-toi. « On a récemment commandé de nouveaux maillots pour notre équipe, » raconte la Vincennoise, « avec un slogan personnalisé pour chacune d'entre nous. » Si la tunique de Maud Bailly arbore l'inscription « Keep Calm and Stay Beautiful, » celle de de Maublanc se termine par « Shut Up. » Une incitation pour la vice-championne de France +45 ans à canaliser son (fort) caractère ? Probablement, mais ça ne l'empêche pas de faire son auto-critique à haute voix à la sortie du court, avec un étonnant « Quel mental de pigeon ! » Chassez le naturel, il revient au galop ...

Recrutement. Belle anecdote rapportée par les joueurs de Safran So Squash, sacrés champions en Interenteprises pour la cinquième saison de suite. « En lisant l'article de présentation de la saison et le portrait qui lui était consacré, nous avons découvert qu'Aritz Azpeitia travaillait dans l'entreprise et nous avons fait appel à lui pour renforcer l'équipe. » Ce spécialiste de la pelote basque (aux portes du top 100 national en squash) n'a certes disputé que deux matches, mais pour le plus grand bonheur de ses coéquipiers. Conclusion en forme d'éclat de rire : « Si vous avez connaissance d'autres ingénieurs aéronautiques qui jouent bien au squash, n'hésitez pas à parler d'eux ... »

Table ronde. Par la voix de son secrétaire Stéphane Lamanilève (relayé ensuite par le président de la Fédération Jean-Denis Barbet), la Ligue a profité de la Fête du Squash pour tirer la sonnette d'alarme quant à la baisse du nombre de licences (tout en précisant qu'elle ne touchait pas les compétiteurs mais plutôt le secteur loisir), et les risques inhérents de recul des subventions. Sans elles, l'instance régionale ne sera pas en mesure de faire perdurer ses actions, notamment auprès des publics jeune et féminin. « Vous êtes tous des ambassadeurs de notre sport, » tel a été le message de Lamanilève. Il en a profité pour annoncer la constitution d'une nouvelle commission, dont l'objet sera de formuler des propositions visant à dynamiser la discipline. « L'objectif est que certaines d'entre elles soient appliquées dès la fin de l'année 2018. Toutes les volontés sont les bienvenues ! » À bon entendeur …

Le secrétaire de la Ligue Stéphane Lamanilève a profité de la Fête du Squash pour alerter les acteurs de la discipline

Le plat pays. La Fête du Squash avait l'accent Belge cette année. Alors que l'écran situé dans les salons du club diffusait la rencontre de la Coupe du Monde de football Belgique – Angleterre, on a noté la présence de deux joueurs professionnels d'Outre-Quiévrain : Tiago Goriely (qui dispute ce weekend le White Open au club Oxygène), et Tinne Gilis. Celle qui a seulement à 20 ans vient d'intégrer le top 50 mondial sera – comme Anna Serme, Coline Aumard et Énora Villard – aux Pyramides la semaine prochaine pour le tournoi international. Les qualifications commencent ce dimanche, et la finale aura lieu vendredi. Si vous souhaitez encourager les Françaises et assister à des matches de haut niveau, rendez-vous au club de Port-Marly !

Le squash fait son coming out. Autre événement à venir dans la capitale : la 10ème édition des Gay Games, du 4 au 12 août. Fondée par le médecin et décathlonien olympique américain Tom Waddell, cette manifestation a lieu tous les quatre ans depuis 1982. Même s'ils sont comme leur nom l'indique soutenus par la communauté LGBT, les Gay Games sont ouverts à toutes et tous, et se veulent une célébration de la diversité, du respect, de l’égalité, de la solidarité et du partage. On attend plus de 10 000 participants répartis dans 36 sports. Organisateur des épreuves de squash avec son association Les Petites Frappes, Fred Casas (qui joue pour l'équipe de Padel Horizon en critérium) était présent au Jeu de Paume jeudi. Il en a profité pour nous donner quelques infos sur la compétition. « Tous les matches auront lieu à Charlety sur les courts du PUC, et nous sommes quasiment complets, avec 100 inscrits pour 104 places disponibles. De très nombreux pays seront représentés (des Français bien sûr, mais aussi des Égyptiens, des Malaisiens etc.) et afin que chacun y trouve son compte, nous répartirons les joueurs et joueuses dans cinq catégories (de ''Loisir sans expérience de la compétition'' à ''International (Professionnel)''. » Après des phases de poule lundi et mardi (6-7 août), les matches à élimination directe auront lieu les deux jours suivants, puis les finales le vendredi 10. La présence de la discipline à ces jeux dans la capitale est-elle un signe en vue de Paris 2024 ? Engagée dans une longue campagne pour son intégration au programme olympique, le squash devrait être fixé sur son sort en 2020.

Organisateur des épreuves de squash aux prochains Gay Games, Fred Casas (deuxième en partant de la droite, en compagnie de Jean-Denis Barbet, Camille Serme et François Prince) était présent jeudi soir au Jeu de Paume

Barrages. La saison régulière du critérium s'était achevée début mai. Depuis, plusieurs équipes sont passées par l'épreuve des barrages - aussi bien pour accéder à l'échelon supérieur que pour éviter une relégation - et le dernier s'est disputé à l'occasion de la Fête du Squash. Tour d'horizon express.

D1-D2 femmes

Voir plus haut "Honneur aux dames"

D1-D2 hommes

C'est peut-être l'exploit de la saison en critérium : la petite association Squash Bouvets LXIX (8 licenciés) accède à la division 1 ! Promus cette saison en D2, Emmanuel Calvanese et ses camarades ont parfaitement négocié les barrages, avec deux succès 4-1 contre Vincennes 2 puis Chaville, qui ne sera donc resté qu'une saison dans l'élite. Petit clin d'œil : le match le plus serré de cette rencontre décisive a opposé deux joueurs qui étaient coéquipiers au Stade Français en 2016-2017, Alexandre Musset et Cyrill Sourzac. C'est ce dernier qui s'est imposé, contribuant ainsi à la montée des Bouvets, à l'image de son année 2018 (aucune défaite). Sourzac et ses équipiers se mesureront au gratin du squash Francilien en 2018-2019, en quête d'un maintien qui serait un nouvel exploit.

D2-D3 hommes

Le Squash 95 avait fait un pari cette saison : celui de constituer une équipe mixte, avec les filles qui avaient remporté plusieurs fois le critérium, et la faire jouer en D2 masculine. Même si le résultat brut est sûrement une déception, les circonstances ont été défavorables : blessures longue durée de Julie Rossignol et Soraya Renai, maintien direct loupé pour 2 matches, et premier match de barrage (contre Belinann Squash Ball 77) disputé à 4, et perdu 3/2. La défaite contre le Cygne 4 (vainqueur de la poule des deuxièmes de D3 avec trois victoires 3-2 !) lors de la rencontre décisive du 14 juin fût plus nette (4-1). C'est donc une superbe saison pour le club d'Enghien, avec la montée de l'équipe 1 en D1, et la 4 qui rejoint la 2 en D2.

D3-D4 hommes

Les équipes neuvièmes de poule en D3 ont disputé une poule de 4 avant d'affronter une équipe de D4. En résumé : Squash 95 7 et Avon 2 montent en D3 au détriment de Total Sport et Les Ulis 3, alors que Créteil 3 et Cygne 3 se maintiennent, ces derniers contre leurs camarades de club (Cygne 6). De nombreuses autres rencontres se sont disputées, mais elles concernent des repêchages qui s'appliquent uniquement si des places se libèrent et n'ont donc pas d'incidence immédiate.

Interentreprises

Avec son fer de lance Sébastien Marques, Why Not Production a conservé sa place en D1 en battant Oxygène PSA. Scénario inverse dans l'autre barrage, puisque les deuxièmes de D3 (Alstom) délogent les derniers de D2, APEB.